Analyses
ALG : Avancer à reculons ! (N. Bessol)
A chaque mauvaise passe de la Fédération algérienne de football (FAF) ou de son président, Kheireddine Zetchi, on assiste à la même mobilisation, avec les mêmes acteurs et un seul credo : faire tomber l’actuel Bureau fédéral. Depuis mars 2017, date de l’arrivée de l’ex-président du Paradou à la tête de football national, rien ne lui a été épargné. Attaques personnelles, familiales, humiliations manipulations, tous les moyens ont été déployés pour « abattre » celui qui incarne jusqu’à présent le changement et la réussite. La dernière tentative en date est celle de l’ancien HTR (Hôtellerie, Transport et Restauration) de la Fédération sous Mohamed Raouraoua, Walid Sadi. Candidat déclaré à la candidature pour la présidence de la FAF, celui que beaucoup surnomment le « rédacteur en chef » tant il alimentait la presse par le passé, a eu recours à cette même presse pour rédiger sa lettre, nous dit-on, mais aussi pour le présenter comme la solution ? A quoi et pourquoi faire ? la réponse de l’intéressé se résume au « maintien du sélectionneur national » un discours aussi creux que vide.
Candidat du « avancez à l’arrière », Walid Sadi s’est même offert le luxe de saisir le Ministre de la Jeunesse et des Sports, Sid Ali Khaldi. Il écrit : «Je considère, en tant que candidat à la présidence de la FAF, que l’éthique et la morale veulent qu’aucun prétexte, ni aucun mobile ne doivent être invoqués pour servir des intérêts personnels ou empêcher l’aboutissement d’un processus électoral libre, juste et transparent ou de recourir au droit pour faire passer des passe-droits. C’est malheureusement ce qui risque de se produire, au cas où la présidence de la FAF venait à apporter un quelconque amendement à ses statuts à la veille de sa fin de mandat sous prétexte d’une injonction de la FIFA.», écrit Walid Sadi. Une manière de conforter le ministre et abonder dans le sens de la circulaire du 2 juin 2020, interdisant toute modification des statuts et toute sanction, lors de la dernière année du mandat olympique.
Une double remarque s’impose : non seulement le processus d’amendement des statuts de la FAF a débuté en 2019, comme le rappelle d’ailleurs la FIFA dans la correspondance adressée à la FAF que Botola a pu consulter. « Pour rappel, la mission de la FIFA, déployée à Alger du 20 au 22 novembre 2019, a initié ce travail et comporté une visite de courtoisie au Ministère des Sports afin d’expliquer la démarche qui a, d’ailleurs, été accueillie favorablement par ladite institution. Depuis lors, la révision a été finalisée et est à présent destinée à être soumise à l’Assemblée générale de la FAF pour adoption. », écrit l’instance zurichoise. De plus, l’Assemblée général ordinaire de la FAF, (exercice 2019) tenue le 27 octobre 2020 (pour cause de pandémie) à l’hôtel Sheraton, marque d’un point de vue réglementaire l’ouverture de la dernière année du mandat olympique.
Par conséquent, le processus de mise en conformité des statuts est antérieur à la circulaire du MJS du 8 juin 2020. Il est donc évident qu’il ne s’agit pas là d’un « prétexte », comme l’écrit faussement Walid Sadi, mais bel et bien d’une injonction contenue dans l’objet même de la correspondance de la FIFA « Finalisation du projet de révision statutaire à la FAF avant les élections ». Un projet que Walid Sadi et d’autres tentent de faire passer pour une pure invention. C’est ainsi que l’ancien HTR évoque le cas de la Mauritanie et du Sénégal. Non seulement, la Fédération de football de la République islamique de Mauritanie (FFRIM) a procédé à la mise en conformité de ses statuts dès 2016 ! En ce qui concerne le Sénégal, première Fédération dans le monde mise sous normalisation par la FIFA, le dossier a été réglé dès 2009 ! l’actuel président du Comité olympique sénégalais, Mamadou Ndiaye, avait alors mené le processus à bon port et Augustin Senghor, aujourd’hui candidat à la présidence de la CAF, a été élu sur la base des statuts amendés et mis en conformité avec ceux de la FIFA !
– NAZIM BESSOL