Analyses

Chronique d’un boycott annoncé

Le conflit est ouvert. Le Bureau fédéral convoqué à la hâte, pour dimanche, par le président de la fédération algérienne de football (FAF), Charaf-Eddine Amara, après l’annulation de la réunion prévue jeudi dernier, n’a pas eu lieu. Gros plan sur cette affaire par Nazim Bessol.

Faute de quorum, Il s’est transformé en une simple réunion de travail élargie aux anciens présidents de LFP, LNFA et la LIRF. Sept membres, et non des moindres, ont décidé de faire l’impasse sur une réunion anti-statutaire selon les termes de l’article 35.1 des statuts de la FAF qui stipule : « Le Bureau fédéral se réunit au moins une fois par mois en session ordinaire sur convocation du président de la FAF. Il est convoqué dix (10) jours avant la date fixée ». Les deux vice-présidents, Amar Bahloul et Yacine Benhamza, et le président de la Commission des finances, Rachid Oukali, ainsi que les autres membres, Hakim Medane, Larbi Oumamar et Touil Djilali n’ont pas fait le déplacement, alors que la réunion avait été fixée à 10h par le président de la FAF. Un boycott, en signe de message fort, lancé à Charaf-Eddine Amara et … aux autorités pour qu’elles s’intéressent de plus près aux agissements de l’actuel locataire de Dely Brahim. En voyage privé, il avait annulé, deux jours avant, la réunion du BF, prévue le 29 septembre dernier, une rencontre avec les Ligues de l’Est et une visite de site, où doit être bâtie l’académie de la FAF à El Taraf.

La liste de la discorde

Une décision unilatérale qui a mis le feu aux poudres au sein du Bureau fédéral où plusieurs membres ont tenu à signifier leur indignation. Un premier acte qui aurait pu être « pardonné », si le président « n’avait
pas persisté à manquer de respect aux membres », nous explique l’un d’entre eux. Mais, moins de cinq jours après l’annulation de la réunion du 29 septembre, le président de la FAF a continué d’agir comme si « la fédération était son bien privé » comme le lui a reproché un de ses membres. En effet, jeudi après-midi, Charaf- Eddine Amara faisait parvenir la liste des arbitres internationaux à son Bureau fédéral, en leur demandant de la valider en l’état, à quelques heures de l’expiration du délai accordé par la FIFA aux fédérations pour la transmettre à Zurich. « Il prend le BF pour une chambre d’enregistrement et semble confondre autoritarisme et autorité. Nous ne sommes pas ses employés

Même Gasmi a rejeté la liste

Un second acte qui a fait sortir la majorité des membres du BF de leur réserve. Neuf d’entre eux, dont le très discret Rachid Gasmi, réputé proche du président Charaf-Eddine Amara, ont rejeté la liste. Une délibération qui n’a pas empêché le président de la FAF et en même temps président de la Commission centrale des arbitres (CFA) de transmettre la liste à la FIFA. « Le président nous a demandés de valider une liste qu’il avait déjà transmise à Zurich. Pourquoi ?dans quel but ? Seul lui peut répondre à la question. En agissant de la sorte, il a franchi toutes les limites, car en arriver à mentir à ses propres membres est grave et impardonnable ! », nous confie une de nos sources. L’insulte de trop pour les membres du Bureau dont le noyau dur (6, Fadila Chachoua étant démissionnaire) a choisi de durcir le ton et boycotter la réunion anti-statutaire. Une absence qui n’a pas empêché le président de la FAF de tenir séance, malgré l’absence de quorum (article
37.1). Une réunion du BF qui n’en est pas une en réalité faute de quorum, une situation qui a empêché le BF de délibérer, en attendant de tenir une réunion, aujourd’hui, quel que soit le quorum comme le prévoient les statuts ?

Une invitée au boycott, la crise financière

La crise de trésorerie, révélée au mois de juillet dernier par Botola, a aussi pesé dans la décision des 6 légalistes du BF de ne pas répondre à la convocation de Charaf-Eddine Amara. «On va où ?» s’interroge un des membres du BF. «Le travail au niveau des commissions est fait, mais nous n’avons aucune visibilité. Nous voulons savoir où on va !», nous indique-t-il. La multiplication des «cadeaux » financiers depuis son arrivée à la tête de la fédération sans en référer au BF a aussi pesé dans la balance. De nombreux membres du BF lui reprochent de décider seul et souvent en catimini, alors que l’on chuchote au sein de la famille du football que les décisions sont prises, en dehors de l’instance par un cabinet noir. « Le plus grave à mes yeux et que nous, membres du BF, apprenons les choses dans les colonnes de la presse ou les télés. Les recrutements ont été faits dans le secret tout comme les salaires octroyés à la tête du client », nous explique un de nos interlocuteurs sur ce sujet. Et comme, la grogne de certains salariés de la FAF et de Sidi Moussa est venue mettre le feu sur une situation déjà compliquée, comme nous le rapportions dans le précèdent numéro de Botola, il y a lieu de régler cet épineux problème dans le calme et la sérénité .

NAZIM BESSOL (IN BOTOLA)

 

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