Analyses

ALG : « Si j’étais Président de la FAF ou de la Ligue … » (AB. Lahouari)

C’est une lettre venue de l’on ne sait où, sans nom et sans adresse avec cette simple mention sur la page écrite sur du sable : « Si j’étais Président de la FAF ou de la Ligue ! ». Elle a attiré l’attention de la rédaction de BOTOLA qui a estimé que des passages méritaient d’être partagés avec nos fidèles lecteurs.

Si j’étais Président, je m’abstiendrais de m’attarder sur l’arbitrage ou d’emprunter le discours galvaudé, depuis longtemps, par des clans, qui cherchent à se procurer, cet office, parce que tout simplement, comme disent les anciens : « sous le couscous, il y a les pruneaux ». Il s’agit de le perfectionner et non d’accepter qu’il reste un fonds de commerce ou bien qu’il soit donné en pâture, régulièrement, à la vindicte populaire. A quelques exceptions, l’arbitre algérien a besoin d’être protégé. Il est respecté en dehors de nos frontières. Chaque début de saison, j’organiserais une journée de perfectionnement sur les lois du jeu avec les acteurs du football national y compris la corporation des journalistes.

Si j’étais Président, je ferais en sorte que les stades soient des lieux conviviaux où l’on se rend pour assister à un spectacle. Une sonorisation parfaite avec de la musique bien de chez-nous pour estomper les insanités des supporters en manque d’éducation. Des banderoles ou pancartes durant toute la saison qui appellent au respect et au fair-play. Des kiosques où l’on peut se rafraichir et également, des sanitaires propres et en abondance. Un emplacement sera réservé aux serviteurs du football (internationaux, anciens arbitres, dirigeants actifs ou à la retraite…). Une carte honoraire leur sera délivrée et l’entrée leur sera gratuite.

Si j’étais Président, je ne dirigerais pas à coups de com’, parce leurs actions ont une durée de vie limitée et la réalité du terrain les rattrape très vite. Je ne me fixerais pas un programme pour l’éternité. Je m’imprégnerais surtout de la réalité du terrain. J’étofferais ma cellule de Communication, je musclerais le code de la discipline et je veillerais à ce que Justice se fasse. Je traquerais la diffamation, l’insulte, la manipulation … Je susciterais, la création des associations qui ont un lien avec le football et soutiendrais celles qui activent dans une opposition positive mais dans la transparence. Parallèlement, j’inviterais à intervalle régulier, les médias, sans exclusifs, pour des échanges d’idées et pour des débats contradictoires.

Si j’étais Président, j’éviterais de faire la politique du rétroviseur et de critiquer le travail de mon prédécesseur, surtout quand il s’agit de la mise en place de réformes inachevées. La rénovation
est dans la continuité, en apportant les retouches nécessaires parce qu’il est facile de détruire, mais beaucoup plus difficile de construire, notamment sans fondation. Le temps d’un mandat (quatre ans) est largement insuffisant, il faut en tenir compte pour la planification et l’élaboration d’un programme d’action. Pour ce qui est de la projection à long terme, je chercherais la collaboration des instituts de sport qui ont leurs spécificités à travers les régions. Je suivrais avec une attention particulièrement le travail des Conseillers en football.

Si j’étais Président, je ne m’attaquerais pas frontalement au football professionnel parce que sa situation ne dérange guère les autorités politiques. Mon vécu m’autoriserait à dire, que cette tâche noire, sur le visage de notre football, peut être réglée du jour au lendemain, si elles le souhaitaient. Ce n’est nullement un mystère pour l’opinion sportive. J’accorderais plus de temps au football amateur et je me rendrais autant que faire se peut dans les stades de l’Algérie profonde et dans les académies. Il n’est pas question de faire de la visibilité, mais de s’enquérir physiquement, dans la discrétion, du comportement de tout le personnel qui gravite autour d’un match de football. Le téléphone étant proscrit.

Si j’étais Président, je ferais du football féminin, une condition sine qua non d’un développement harmonieux pour ne pas subir ce qu’a subi notre handball national, un des meilleurs d’Afrique durant les années 70 et qui aujourd’hui se trouve à la traîne. Une question de société ? Non ! Tout simplement, une absence totale de politique durant une vingtaine d’années par les issabistes de tous bords. J’ouvrirais les académies et les Centres de formation aux filles et j’exigerais que les clubs notamment professionnels possèdent des équipes. Les APC ont un rôle à jouer et doivent accorder la priorité au football féminin, un des éléments pour l’émancipation de la femme algérienne. Nos voisins l’ont compris.

Si j’étais Président, je mettrais sur pied des sélections régionales pour ne pas dire wilayales des jeunes catégories (filles et garçons) et j’organiserais des tournois d’hiver et d’été, qui seront un réservoir pour les équipes nationales. J’organiserais, également la veille de la finale de la Coupe d’Algérie les Concours des plus jeunes et jeunes footballeurs. Puis, les cinq meilleurs seront présentés au public, le jour de la finale. Ce serait également, une occasion pour leur apprendre, les règles du jeu et la technicité de la balle ronde. J’ouvrirais les portes, pour une journée, du Centre National de Sidi Moussa aux enfants scolarisés, les plus méritants, de tout le pays, avec l’accord du ministère de l’éducation nationale et de la FASSU. Ils pourront bénéficier du gite et du couvert.

Si j’étais Président, je ne renouvèlerais pas le personnel algérien au sein des instances internationales, s’il ne figure pas parmi les dirigeants actifs du football de notre pays. A ce sujet, il n’appartient pas au MJS, d’intervenir, surtout si ce personnel n’a pas été d’un grand soutien aux problèmes internationaux auxquels, la Fédération pourrait y être confrontée. Faire croire que ce personnel agit uniquement pour le bien du football continental ou international, n’est ni plus ni moins qu’une grosse arnaque. Il finit toujours par en faire son fonds de commerce. Les preuves ne manquent pas.

– AB. LAHOUARI

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L’auteur de cette lettre-mirage souligne qu’il n’est ni électeur, ni éligible. En revanche, il précise qu’il a été un acteur et un témoin privilégiés de la longue marche

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