Équipe A

Les Verts en mode rouleau compresseur

Au moment où les boules du tirage au sort lui proposaient, d’Abidjan, un menu fretin pour le 1er tour de la CAN à venir, la sélection nationale pulvérisait le Cap-Vert pour lancer un message bien clair à toute l’Afrique du football : En Côte d’Ivoire, il faudra compter avec l’Algérie l’hiver prochain.

La démonstration de force des Verts était tellement en mode rouleau compresseur qu’on en oublierait presque que l’adversaire est pensionnaire du top15 continental, qu’il avait tenu la dragée haute il n’y a pas si longtemps que cela à un Maroc demi-finaliste de la Coupe du Monde -2022 et 11ème au classement FIFA et qu’il s’est qualifié sans encombre à l’imminente CAN ivoirienne ! La puissance offensive telle qu’imaginée et mise en place par Djamel Belmadi a rapidement fait basculer ce qui devait être un duel assez équilibré en un remake contemporain de la fable du pot de terre contre le pot de fer. Nonobstant un certain flottement du bloc défensif à certains moments de la rencontre, l’EN dégageait, jeudi soir, à Constantine une force collective nouvelle qui laisse présager le meilleur pour le tournoi continental, surtout si Ismaïl Bennacer venait à retrouver d’ici là sa forme et un certain degré de compétitivité.

Une puissance offensive de feu

De cette soirée quasi-parfaite, nombre d’enseignements sont à tirer. Notamment pour ce qui a trait à la nouvelle « fonction » de Rami Bensebaïni, que Belmadi a fait coulisser dans l’axe pour ce qui sera, assurément, son poste lors des prochains rendez-vous, notamment en éliminatoires de la Coupe du Monde 2026 et lors de la Coupe d’Afrique des Nations (13 janvier-11 février 2024). Le forfait de Rayan Aït Nouri n’a, d’ailleurs, aucunement fait changer d’avis à Belmadi à ce propos. Ce qui expliquerait, sans doute, son insistance pour avoir sous sa main le sociétaire de Wolverhampton et Yasser Larouci, en plus d’Ahmed Touba, qui a moyennement fait le job face aux Capverdiens. Car, désormais, pour le coach, Bensebaïni est le complément idéal d’Aïssa Mandi en charnière centrale. L’autre enseignement qu’on pourrait tirer de la promenade nocturne de jeudi est le poids immédiat qu’a pris Amine Gouiri dans le onze vert. Titularisé dès son arrivée, l’attaquant rennais a mis tout le monde d’accord sur son niveau. « Gouiri peut évoluer à trois postes différents, en numéro 9, en ailier gauche ou en second attaquant. Pour ma part, je pense que là où il est le meilleur, c’est avec un deuxième attaquant, dans un rôle de 9 et demi. Il aime décrocher et toucher le ballon» assurait, à son sujet, le patron technique de l’EN.

Des enseignements érigés en règles

L’ancien Lyonnais sera, du reste, titulaire face à l’Egypte demain à Abu Dhabi et vu ses qualités, son sens du jeu et ce qu’il démontré pour sa première, il est bien parti pour ne plus quitter le onze titulaire de sitôt. Le même constat, ou presque, concerne, en outre, l’intenable Mohamed-Amine Amoura. « Amoura est dans une forme étincelante macha’Allah ! Il a des statistiques incroyables. Ce qui lui arrive aujourd’hui n’est que la confirmation de ce qu’il réalise depuis des années. Il travaille tellement, et il est tellement sérieux. Il ira très loin inch’Allah !» s’extasiait tout en louanges Djamel Belmadi, forcément content d’avoir une alternative aussi convaincante sur ce flanc gauche qui dépendait, pendant assez longtemps, de la forme et de l’humeur de … Youcef Belaïli. Non concerné par ce stage d’octobre en dépit de son retour gagnant en Ligue 1-Mobilis sous le maillot du Mouloudia d’Alger dont il est, pour l’instant, le meilleur buteur, l’Oranais semble être, même sans jouer, le grand perdant de ce qui « se passe » en sélection.

Belaïli, gros perdant à gauche

Avec un Saïd Benrahma enfin décisif, en dépit d’avoir été spolié de son droit de se faire justice lui-même par Slimani, un Amoura en feu et un crack du calibre de Gouiri, on ne voit franchement pas où pourrait s’engouffrer un Belaïli en perte de vitesse. Surtout si le sélectionneur persistait dans sa quête de huiler davantage ce onze et de le laisser mûrir et progresser davantage en perspective des échéances futures. Et à revoir la «déclaration d’ambition» de Belmadi quand il a été sondé sur la composante du groupe D dans lequel les Verts disputeront le 1er tour de la CAN à Bouaké, force est de parier qu’il ne prendrait aucun risque pour arrêter le train en marche afin de permettre aux retardataires d’y accéder. «On va bien se préparer, ne vous en faites pas. Tout le monde me parle de la CAN, que ce soit le public, que ce soit ma mère, que ce soit mes enfants ! Nous irons en Côte d’Ivoire avec l’ambition de la gagner». Voilà qui est dit !

RACHID BELARBI

 

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