Analyses

Charaf-Eddine dispose-t-il d’un cabinet noir ?

L’édifice du Bureau fédéral de la fédération algérienne de football, monté à la hâte la veille du 15 avril dernier, date de l’Assemblée générale élective, loin de toute considération démocratique, commence à montrer des fissures, après plus de quatre mois de cohabitation entre les différents éléments de sa composante. Ce mariage forcé, entre un président, Charaf-eddine, sorti finalement du chapeau des décideurs, alors qu’il n’était pas du tout dans la course des prétendants, ou du moins ceux qui se sont manifestés bruyamment (cas de Mahfoud Kerbadj et Mohamed El Morro), sournoisement (cas de Walid Sadi) ou derrière le rideau (cas d’Antar Yahia), et un Bureau fédéral hétéroclite, n’augure pas de lendemains qui chantent.

Avec une moitié issue de l’ancien Bureau de Kheïreddine Zetchi, rompue en une mandature à la réalité du terrain et ayant entamé une sérieuse réforme, et une autre formée de nouvelles têtes, cette famille composée donne plus l’impression d’une fratrie décomposée qui ne sait quelle direction prendre, même si on veut sauver les apparences. A la suspicion et la méfiance entre les uns et les autres, les crises de jalousie, la course vers les « petits privilèges » viennent s’ajouter à l’échappée en solo du président avant qu’il ne soit « recadré » par les membres du BF lors de la dernière réunion mensuelle de jeudi dernier. Déstabilisé, il n’a pas hésité à lancer sur un ton coléreux: « honte à ceux qui ont balancé des infos à la presse concernant le projet de l’hôtel de Sidi Moussa», et d’ajouter : « vous êtes avec moi ou contre moi ? ». Fort heureusement, les esprits se sont vite calmés et qu’Amar Bahloul, le vice-président, a été chargé de prendre le relais, le lendemain, sur les différents médias pour édulcorer la situation.

L’attitude affichée par Charaf-Eddine, vis-à-vis des trois présidents des Ligues nationales que sont Abdelkrim Medouar (LFP), Ali Malek (LNFA) et Youcef Benmedjeber (LIRF), n’a pas été du goût de ces derniers. Elle a fait le tour du café de commerce. Il semble avoir oublié que ce ne sont pas ses employés et leur expérience en matière de football est bien supérieure à la sienne. Cela a commencé le jour de la réunion du BF, lorsque le président les a invités à quitter la salle dans l’urgence. L’un d’eux, n’ayant pas apprécié la manière dont il a été éconduit, a violemment claqué la porte. Lors d’une autre réunion, autour de l’examen des statuts des trois Ligues, le locataire de Dely Brahim a étonné tout son monde, en affirmant que les projets de statuts seront soumis à une Commission juridique. Or, cette dernière n’existe pas au niveau de la FAF. Puis ajoutant à la
confusion, il a indiqué qu’il s’agit de sa « propre » commission qui donnera son avis dans un délai de deux jours. Que comprendre par là ?

Quelques membres du BF et certains présidents de Ligues sont convaincus que le président s’appuie apparemment sur un « cabinet noir », un Bureau parallèle au BF, élu le 15 avril dernier. Une certitude qui risque de faire davantage désordre à l’avenir, notamment après les épisodes Mecherara et Zerguini et d’autres choix et nominations discutables.

-LAFORDASSE

 

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