Analyses
Cinq mois, cinq jours, mais jamais cinq minutes !
Cinq minutes, c’est le temps qu’il faut pour gagner ou perdre un match, c’est aussi le temps additionnel attribué en moyenne à une rencontre de football, notamment après l’augmentation du nombre changement. Cinq, c’est le nombre de tirs au but lors la première série d’un match stressant. Cinq, c’est le nombre joueurs qu’un entraîneur peut changer, depuis la pandémie de covid-19. Cinq, c’est le temps qu’il faut pour faire une omelette, cirer ses chaussures et plein d’autres activités de la vie quotidienne. Cinq c’est aussi les cinq doigts d’une main, la Manita que l’on brandit face à son adversaire, à la suite d’une victoire avec cinq buts ou la «Khamssa » contre le mauvais œil. Ce sont les cinq minutes que l’on sollicite pour l’attention d’un interlocuteur pressé, le temps qu’on vous accorde pour expliquer, détailler ou vendre une idée, un projet.
Cinq minutes, c’est aussi, parfois, le temps qu’il faut pour ruiner une réputation, une carrière, un avenir. On a coutume de dire que les bonnes choses prennent du temps à se réaliser et la prolongation du contrat du sélectionneur national, Djamel Belamdi, ne peut se faire en cinq minutes chrono, malgré tout l’amour et le dévouement qu’il a pour ce pays et son équipe. L’affirmer est un manque de respect et de considération et surtout une méconnaissance de l’homme. Aussi, mettre la question du renouvellement du contrat du sélectionneur maintenant sur la table et dans le débat, un mois après qu’il ait expliqué que : « La prolongation de mon contrat n’a pas été discutée. C’est la dernière chose à laquelle je pense. Si demain on ne se qualifie pas au Mondial, ce sera un gros échec et ce sera à moi de prendre mes responsabilités. Ce serait malvenu pour moi ou pour eux (la FAF, ndlr) de parler de contrat. ».
Un message que ne semble pas avoir capté Charaf- Eddine Amara qui, à la veille d’une rencontre capitale dans la course à la qualification au prochain Mondial, est allé de sa déclaration. La prolongation du contrat du sélectionneur est une « question de cinq minutes pour satisfaire la demande du peuple qui ne veut nullement voir Belmadi partir ». Réduire les négociations à 5 minutes est irrespectueux et inélégant, surtout lorsqu’on sait que rien ne se passe en 5 minutes avec Belmadi. Encore moins lorsque l’atmosphère et les conditions ne sont pas réunies. Les cinq minutes, dont parle le président de la FAF, Djamel Belmadi aurait aimé les avoir avec lui, l’été dernier, alors que plusieurs points concernant l’équipe nationale étaient et sont restés en suspens jusqu’au mois de septembre. Cinq minutes pour un séjour de plus d’un mois que Charaf-Eddine Amara n’a pas eu pour son sélectionneur et qui auraient évité certainement le triste épisode de la pelouse de Tchaker et les conditions de préparation de la sélection nationale que les plus hautes autorités ont appelé à protéger et préserver !
– LA FORDASSE