Analyses

Le football peut tuer, le défibrillateur peut sauver (AB. Lahouari) Lahouari

Attention, le football peut tuer ! Les téléspectateurs du match de l’Euro entre le Danemark et la Finlande (0-1) ont assisté, sur la pelouse du Parken Stadium de Copenhague, à une scène où le tragique et le miracle se sont côtoyés. Ils ont vu la star danoise, Christian Eriksen (29 ans), s’effondrer à la 43ème minute et perdre connaissance. Des images terribles qui rappellent celles de la CAN 2002, où l’attaquant international, Abdelhafid Tasfaout, à la suite d’un choc avec un défenseur malien, à Bamako, était resté inanimé sur la pelouse. Il avait été sauvé in extremis par la rapidité du staff médical algérien. Sans attendre l’autorisation de l’arbitre, il l’avait secouru en libérant sa langue. Une année plus tard, le Camerounais Marc-Vivien Foé, le drame n’a pu être évité. Il décédait des suites d’un malaise cardiaque en plein match de Coupe des Confédérations entre le Cameroun et la Colombie.

Depuis, il y en a eu d’autres. Des accidents terribles qui ont contraint les instances internationales (FIFA, UEFA, CAF…) à appeler à la prévention et exiger des Fédérations nationales que les joueurs bénéficient d’une protection sanitaire (bilan de santé complet et régulier). De plus, elles recommandaient non seulement la présence d’un défibrillateur dans la trousse médicale des staffs des sélections nationales et des clubs, mais également dans l’enceinte des stades pour les spectateurs. Au Parken stadium, le défibrillateur était présent, il a été pour beaucoup dans le sauvetage du Danois Erikson, quand bien même cet appareil permettrait seulement d’attendre les secours et non pas de traiter la cause. Son efficacité a fait repartir le coeur en arrêt. Alors se pose la question, si cette directive des instances a été suivie et appliquée en Afrique ?

En Algérie, on compte quelques tragédies et dans les cafés, les discussions ont tourné autour de l’accident du stade du Parken Stadium de Copenhague. Et naturellement, le lien a été vite fait avec le football national et la méconnaissance du sujet était flagrante. Pourtant, tout comme BOTOLA qui avait mené campagne, les membres du Bureau Fédéral de la FAF, durant la période Zetchi, avaient soulevé le problème et équipé les équipes nationales de défibrillateurs. Ils avaient également attiré l’attention des clubs sur l’utilité d’un tel matériel. Combien d’entre eux en possèdent ? Aujourd’hui, les informations recueillies auprès de certains responsables du sport n’ont guère été rassurantes. Aussi le MJS et le ministère de la Santé seraient-ils bien inspirés d’imposer, à l’ensemble des fédérations nationales, le défibrillateur dont le coût est modique.

– AB. LAHOUARI

 

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