Analyses

Des questions qui attendent des réponses de l’EPTV

Nous (ndlr- BOTOLA) avons attendu que l’équipe nationale joue, gagne et se qualifie au dernier tour, celui des barrages des éliminatoires à la Coupe du monde qatarie pour (re) poser une série de questions sur les mauvais rapports entre le sélectionneur national, Djamel Belmadi, et la Direction de l’entreprise publique de télévision (EPTV). En retour, nous espérons des réponses claires de la part de ceux que nous allons interpeller. Tout simplement, parce qu’elle n’est plus l’unique, ni une chasse gardée et qu’elle se doit de s’adapter tôt ou tard aux changements qui s’opèrent dans notre pays et faire face à la concurrence.

C’est en voyant une vidéo diffusée sur les réseaux sociaux, juste après la large victoire du onze national sur la formation nationale de Djibouti, que nous avons été légitimés à poser nos questions. On y voit l’entraîneur national refuser sans discussion possible à l’envoyé spécial de l’EPTV au Caire une déclaration de fin de match. Son refus a été accompagné de cette phrase sentence « Ntouma hagarrines ». Le terme utilisé (« hagarrines ») par Belmadi, intraduisible dans toute autre langue, a une charge émotionnelle aiguë chez tout Algérien.

Nous l’abhorrons de toute notre âme et de tout notre être. Ce sentiment fait partie de notre ADN. Il nous renvoie tout à la fois à l’injustice, à la traîtrise, à la lâcheté, à la duplicité…Et plus encore. Le 1er novembre 1954 est né de plus d’un siècle de spoliation de tous les droits de notre peuple par une France coloniale. Une France «hagarra». Le premier Président de l’Algérie indépendante a, par un seul mot («hagrouna !»), rassemblé toutes les forces politiques et militaires, divisées profondément sur le devenir du pays, comme un seul homme pour combattre ensemble la lâche agression du makhzen marocain, en 1963.

Comment et pourquoi, en 2021, la télévision nationale en soit venue à manquer de respect à l’entraîneur national, Djamel Belmadi, dont le Président de la République a dit encore tout récemment, le soir du 22 octobre, qu’il était une ligne rouge ? Cette ligne a-t-elle été franchie ? Il semble que oui. Alors la question se pose : pourquoi et par qui ? Qui cherche à déstabiliser un des trois joyaux du peuple algérien (ndlr- son armée, Sonatrach et les Verts) ? Au lendemain de la qualification algérienne pour les matchs barrages, la télévision se doit de l’expliquer à l’opinion nationale. Faut-il l’aider à élaborer sa réponse ?

L’origine de ces mauvais rapports, pour le moins, remonte au match-aller à Marrakech, au Maroc, entre le onze national et l’équipe du Burkina Faso (1-1). Le journaliste chargé du commentaire de cette rencontre a surpris l’opinion nationale par ses attaques répétées, contre le sélectionneur national, durant tout le match.

Et pour cause, le refus de permettre aux journalistes de l’EPTV de voyager dans le même avion que la délégation nationale. Un refus que le journaliste a attribué à Djamel Belmadi.

Alors, plusieurs questions doivent être posées dans la mesure où notre propre enquête a infirmé cette accusation. Qui, à la Fédération algérienne de football, a répondu aux responsables de la télévision nationale lorsqu’ils ont exprimé le souhait de faire bénéficier leur équipe du vol spécial mis à la disposition de l’équipe nationale ? Est-ce lui qui a attribué à Djamel Belmadi ce refus ? Est-ce la télévision nationale qui a inventé cette fable ? Et là, d’autres questions se succèdent. Est-ce dans la tradition de l’EPTV de porter sur
la place publique ses différends avec certains de ses partenaires nationaux ?

Où et par qui a été prise la décision de porter l’estocade contre l’entraîneur national au cours du match suivi par des millions d’Algériens ? Au cours de notre enquête, nous avons recueilli des témoignages (nous n’avons pu les recouper), attestant que c’est le Directeur des Sports qui donnait des directives au journaliste/ commentateur pour clouer au pilori l’entraîneur national. Est-ce vrai ? A-t-il déclaré par des propos d’autodéfense « C’est venu d’en haut» ? Et enfin, où et à quel niveau se situe ce «en haut» : à l’EPTV ou «ailleurs» ?

Qui ment, qui dit vrai et qui est responsable de la campagne contre Djamel Belmadi ? L’opinion attend.
– LAFORDASSE

 

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