Comme dans notre édition de la veille, l’arrivée de Walid Sadi à la tête de la Fédération algérienne de football (FAF) a été quasi automatiquement suivie d’une accalmie des attaques contre le sélectionneur national, Djamel Belmadi. A croire que toutes les parties se sont mises d’accord ou se sont passées le mot pour lâcher la grappe au champion d’Afrique 2019, pour ne pas dire qu’un ordre ou une consigne a été donnée dans ce sens.
Mais la nature ayant horreur du vide, les artisans de cette campagne ont trouvé
de nouveaux clients, pour ne pas dire un client en particulier. L’angle d’attaque est tout trouvé, la gestion, les finances, les ressources humaines et la situation catas- trophique supposée de Centre technique nationale (CTN) de Sidi Moussa. La recette est simple et il ne faut pas forcement être un initié de la chose journalistique pour déceler les bonnes vieilles recettes de la fake news. Il s’agit de partir d’une vérité et la modeler, la travestir à souhait et en faire quelque chose de sensationnel.
C’est le cas du registre des délibérations qui manquait lors de passassions de pouvoir entre Djahid Zefizef et Walid Sadi, qu’on nous présente comme le livre de tous les scandales, il est censé révéler de graves dysfonctionnements et même des détournements. En vérité, il ne s’agit que d’une simple synthèse de l’ensemble des délibérations du bureau fédéral que tout un chacun peut consulter. De plus, il n’a pas disparu comme veut bien le faire croire Madame Soleil et son acolyte de Doha, il est chez l’ancien secrétaire général adjoint qui devait le tenir à jour.
Idem pour ce qui est de la situation financière que Sadi aurait trouvée catas- trophique mais qui avait été validée par un commissaire aux comptes et l’assemblée générale. Sans occulter le fait que le même Sadi, qu’on dit effaré par la situation financière, a procédé à des recrutements coûteux (Directeur de cabinet, nouveau directeur de Sidi Moussa, un chargé de la prospection…). Ceux-là mêmes qui ont fait du travail fictif à la Radio nationale, il y a plusieurs années, un sport national, avant qu’un directeur ne sévisse et arrête le versement d’indus salaires, tente de faire croire à l’existence du même phénomène à Dely Ibrahim, alors que nouveau patron de la FAF vient de libérer les salaires de l’ensemble des employés de la FAF qui dépassent de peu la centaine.
Mieux, lorsque Charaf -Eddine Amara succède à Kheïreddine Zetchi, puisque seule la gestion de ce dernier semble être pointée du doigt, le patron de Madar avait comme tout nouveau gestionnaire commandé un audit général et financier de la fédération. Selon les informations de Botola, seuls deux griefs avaient été relevés et ils sont loin de constituer, comme on veut le faire croire, un quelconque détournement ou dilapidation.
Mais si la même opération devait être élargie aux 20 dernières années et sur la base de documents financiers, auxquels Botola a pu avoir accès, il y aurait de quoi écrire plusieurs romans. Notamment la gestion des subventions en dollars de la CAF qui n’ont jamais été rapatriées en Algérie et la folle somme déboursée en dollars (plus de 1 million) pour une simple étude ! Le droit d’inventaire oui, mais exigeons qu’il soit fait à partir de l’instauration du professionnalisme soit 2010.
LAFORDASSE
