En voyant jouer pour la première fois, Lionel Messi,un fin connaisseur du football ne s’est pas empêché de s’écrier : « il joue comme Draoui »
Une comparaison très flatteuse pour le Skikdi qui avait du Messi dans son allure et dans son jeu. Une petite taille, un pied gauche magique et une force de pénétration capable de surprendre n’importe qu’elle défense. Il fait ses débuts avec une ville de football : Skikda, qui évolue en (L2). Elle a donné les frères Bouchache (Mohamed et Hocine), Saheb et EL Kenz comme éducateur. Ce dernier sait que le jeune gaucher est une pépite mais qu’il n’a aucun avenir avec les V. Mais, les dirigeants du club ne veulent pas entendre parler d’un départ, alors que des équipes de l’Est le convoitent.
Finalement le service national va lui donner une occasion inespérée de partir. Il n’a pas le choix. Incorporé à Alger, à l’Ecole Militaire d’Education physique des Sports (EMEPS), il est contraint de se plier à la discipline de groupe et gagne en vélocité. Sa maitrise du ballon avec son seul pied gauche et son don du dribble font des merveilles. Très vite, les dirigeants du Mouloudia d’ Alger sont informés de sa présence. Ils arrivent à le convaincre de porter le maillot Vert et Rouge. « Aissa a très vite conquis le publique de la Gasbah. Il lui rappelait l’inimitable Aouedj . Il se servait de son pied gauche, comme d’une truelle. Un artiste qui nous a fait rêver », se souvient Drif Abdelkader, un des dirigeants historiques du club algérois.
Un numéro dix exilé à l’aile
D’une discrétion maladive, c est sur un terrain qu’il s’exprime. Il ne court pas, il trottine et le sélectionneur national Said Amara tombe sous le charme. Il lui donne le numéro « 10 » qui lui refuse le Mouloudia d’Alger où il est exilé à l’aile gauche à cause d’un milieu de terrain fort imposant avec les Bachta, Mahyouz, Bachi et Bencheikh, l’animateur de l’équipe. Il accepte ce poste bien qu’il s agit pour les spécialistes d’une flagrante injustice. On croit durant quelques mois que sa carrière est terminée, en 1973, à la suite d’une fracture du tibia lors de la finale de la coupe d’Algérie contre l’USM Alger (3-1). Mais à force de persévérance, il parvint à reprendre sa place. En véritable patron, il donne la pleine mesure de son talent avec les « Verts » lors des jeux Méditerranéens d’ Alger en 1975. Il est le patron de cette équipe et remporte la médaille d’or. Mieux il termine avec huit buts au compteur jouant sur le registre de la terreur des défenseurs. Il est au sommet de son art et de la gloire. Un triplé Coupe – Championnat et Champions ligue Africaine en (1976) avec le Mouloudia enrichit d’avantage son palmarès. Et puis, contre toute attente, à la fin de son service militaire, malgré les sollicitations des dirigeants du Mouloudia , il retourne à Skikda .Là , il sombre dans l’anonymat ne laissant derrière lui que des regrets . Il est très perturbé et se retrouve sans ressources .Ses coéquipiers de l’equipe nationale ne l’oublie pas et son solidaires. Ils lui organisent régulièrement des matches de gala pour lui venir en aide. Mais, il était dit qu’il avait choisit son destin. Il ne s’en relèvera pas et les supporters de Skikda, du Mouloudia tout comme ceux à qui il a donné du bonheur, l’ont pleuré, un matin de juillet.
ABLAHOUARI