Analyses

ALG : Le chat qui se mord la queue !

Le ministère de la Jeunesse et des Sports (MJS) a instruit les fédérations sportives pour qu’elles tiennent au plus tard, le 15 avril prochain, leurs Assemblées générales ordinaires (AGO) et leurs Assemblées générales électives (AGE). (ndlr- sur la photo, à gauche Zetchi président de la FAF et Khaldi, ministre de la Jeunesse et des Sports). « Un intervalle maximum de 15 jours doit être observé entre l’organisation de l’AGO et l’AGE« , annonce l’APS. Toujours selon la même source « le directeur des sports du MJS, Mohamed Djiraoui, a insisté sur la nécessité de respecter les dispositions réglementaires et statutaires en la matière, sous peine de sanctions prévues par la loi. ».

Si le calendrier établi ne pose aucun problème pour l’écrasante majorité des fédérations, le football étant ce qu’il est, c’est naturellement vers les AGO et AGE de la Fédération Algérienne de Football (FAF) que tous les regards sont tournés. Entre l’obligation de mettre en conformité ses propres statuts avec ceux de la FIFA et la nécessité de revoir ceux des Ligues nationales pour amender la composante de l’Assemblée générale, la mission ne s’annonce pas de tout repos. Et les délais impartis par le MJS peuvent s’avérer trop courts. Mais au-delà du calendrier, c’est bien la situation de blocage, induite encore une fois par la circulaire N°264 du 8 juin 2020 qui pose aujourd’hui problème et qui place la FAF et le football algérien sous le feu de la FIFA.

Comme annoncé dans notre précédente livraison, Zurich a clairement signifié au président de la FAF, Kheireddine Zetchi, à Yaoundé, qu’elle n’accepterait pas d’Assemblée Générale Elective sous le régime des anciens statuts, tout en lui signifiant que la FAF se mettrait dans une situation difficile. Si, comme le rappelle à juste titre l’APS, la circulaire « indique que les suspensions prononcées à l’encontre des membres de l’AG par la fédération sportive nationale, après le 8 juin 2020, ne seront pas prises en compte », elle interdit aussi l’amendement des statuts. Dans le cas de la FAF, ce processus a été initié en 2019 sous l’égide de la FIFA et du MJS, la circulaire du mois de juin dernier est venue mettre un coup d’arrêt.

Une situation de blocage qui a poussé le MJS à autoriser la mise sous tutelle des Ligues nationales par la FAF, afin de respecter l’esprit de la circulaire. Un verrou supplémentaire à une situation préalablement très mal engagée. En effet, si les Ligues nationales sont sous tutelle de la FAF, peuvent-elles jouir de leur qualité de membre de droit de l’Assemblée générale de la FAF ? Si oui, disposent-elles d’un pouvoir délibératif ? Dans le cas contraire, la composante de l’Assemblée Générale de la FAF risque d’être modifiée et c’est là que le bât blesse ! la Fédération camerounaise de football (FECAFOOT) vient tout juste d’être suspendue par
le TAS de Lausanne, à cause justement de la composante
de son AG !

Une situation que personne ne souhaite pour notre football et qu’aujourd’hui plus que jamais, tous les ingrédients sont réunis pour que l’histoire se termine mal. A force de vouloir caporaliser le football, il est, aujourd’hui, tel un chat qui se mord la queue, sous le regard menaçant de la FIFA. Il serait peut-être temps que ce dossier soit revu au plus haut niveau de l’État !

NAZIM BESSOL ( IN BOTOLA)

 

Tags

Articles similaires

Fermer

Adblock détecté

S'il vous plaît envisager de nous soutenir en désactivant votre bloqueur de publicité