Analyses

Le constat amer de Sebgag

On peut dire sans se tromper que, rarement, un ministre de la République s’est montré aussi offensif et direct sur le bilan de son prédécesseur. Loin de la courtoisie républicaine, le nouveau ministre de la Jeunesse et des Sports, Abderezzak Sebgag, a expliqué en conférence de presse, dimanche, vouloir tout revoir. Florilèges PAR NAZIM BESSOL

« Les mêmes causes produisent les mêmes résultats », c’est là une formule, par laquelle le ministre des Sports, Abderezzak Sebgag, qui a succédé à Sid Ali Khaldi, veut se démarquer de ses prédécesseurs et notamment le dernier d’entre-eux. Il n’a d’ailleurs pas hésité à tirer à boulets rouges sur ce qui a été fait, tout en demandant le limogeage du Secrétaire général du MJS et du Directeur des Sports qui ne sont que de simples lampistes. Le nouveau patron du secteur de la Jeunesse et des Sports a d’entrée marqué sa rupture avec ce qui a été fait ces deux dernières années. « Je me suis interrogé comme vous sur l’opportunité de renouveler les instances fédérales, avant la fin du mandat olympique. D’un point de vue strictement réglementaire, il est vrai que rien n’empêche [de procéder à ce renouvellement. NDLR ]. Ce qui pose problème, c’est comment faire le bilan et demander aux gens de rendre des comptes. Il est de coutume ou de tradition dans le secteur du Sport que les gens rendent des comptes ou présentent un bilan à l’issue d’un mandat olympique ou électif. », a expliqué le ministre de la Jeunesse et des Sports. Interrogé sur les conditions de préparation des athlètes, il s’en est pris également aux décisions et à la politique de son prédécesseur : « C’est un problème de management, nous n’avons pas su gérer la pandémie, du moins dans le secteur du Sport» avant de faire le parallèle avec les États- Unis « Les États-Unis, étaient le pays le plus impacté par la pandémie, mais les résultats ne se sont pas effondrés », en évoquant la participation US aux
derniers Jeux Olympique de Tokyo.

Le décret du cumul

Entre le principe et son application il y a un monde, tel semble être l’approche du nouveau ministre de la Jeunesse et des Sports, concernant le décret interdisant le cumul de fonctions électives, laissé par son prédécesseur, Sid Ali Khaldi, comme une bombe à retardement. Un texte qui pose aujourd’hui plus de problème qu’il n’en résout et que le nouveau MJS ne s’interdit pas de revoir. « Sur le principe du non cumul, je suis entièrement favorable. Le cumul pose un problème éthique, je suis contre le cumul. Mais s’il entrave le développement de notre sport, nous sommes prêts à le revoir. Nous allons regarder ça de plus près, faire du cas par cas », un dossier que le MJS compte boucler d’ici la fin du mois.

L’appel de Mahour Bacha entendu

L’ex-décathlonien, Ahmed Mahour Bacha, entraineur de Skander Djamil, médaillé d’or sur 400 m, des Jeux Paralympiques de Tokyo, a jeté un pavé dans la mare, la semaine dernière dans BOTOLA). Le moins que l’on puisse dire, c’est que son appel a été entendu par le ministre de la Jeunesse et des Sports qui a décidé de rendre la présence des entraineurs avec leurs athlètes obligatoires. « Plus aucun athlète ne se déplacera sans son entraineur », a prévenu le MJS.

Djamel Belmadi

Le ministre de la Jeunesse et des Sports n’a pas esquivé les déclarations du sélectionneur national, Djamel Belamdi, lors de sa conférence de presse d’avant-match Algérie – Djibouti (8-0). Il a reconnu le manque de maîtrise et d’expertise dans la gestion de la filière gazon dans notre pays. « Le sélectionneur national a dressé un constat sur l’état de la pelouse du stade Tchaker. C’est quelqu’un de franc qui parle avec son coeur. Il n’y va pas par quatre chemins pour exprimer ses pensées. C’est avant tout un technicien et c’est dans son droit de réagir à ce problème. Je ne suis pas spécialiste, mais je peux affirmer que nous avons un réel problème de maîtrise de la technicité des pelouses, qui touche toutes nos pelouses. On ne peut pas gérer les infrastructures sportives avec une mentalité uniquement administrative », a indiqué le MJS.

Plafonnement des salaires

Le premier responsable du secteur de la Jeunesse et des Sports n’a eu de cesse de raconter sa stupéfaction et … le choc qui l’a envahi lorsqu’il a pris connaissance de certains dossiers inhérents à son secteur. Le volet salaire des joueurs « professionnels » figure en bonne place. « Je n’arrive pas à admettre qu’on a des joueurs qui touchent un salaire mensuel de 5 ou 6 millions de dinars. Et ce club, soi-disant professionnel, reçoit des aides de l’État. Le plafonnement des salaires est une nécessité, au regard des aides de l’État. Si ce club peut avoir des sponsors qui peuvent financer ce volet, c’est leur problème.», a indiqué le ministre des Sports.

Vaccin anti-Covid-19

Enfin, le ministre de la Jeunesse et des Sports a rappelé l’importance du vaccin anti-Covid-19. Interrogé sur l’ouverture des stades et infrastructures sportives aux spectateurs et supporters, le ministre de la Jeunesse et de Sport a invité la famille des médias à participer à la campagne de vaccination toujours en cours et qui vise à vacciner 70% de la population. « Le retour des supporters dans les stades se fera après la vaccination, d’ailleurs j’espère que vous êtes tous vaccinés ici », a conclu Abderezzak Sebgag.

 

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