Analyses

Quo vadis, notre sport national ?

Combattre ou pas face à un athlète israélien ? Une question qui s’invite une nouvelle fois dans la sphère sportive et plus largement, la sphère publique algérienne. L’annonce du retrait du judoka algérien, Fethi Nourine, pour ne pas affronter le représentant d’Israël, avant le coup d’envoi des Jeux Olympique de Tokyo (Japon) a rapidement fait le tour de la planète, en plein scandale du «programme Pegasus». L’athlète algérien a expliqué avoir signé un document, dans lequel il déclare qu’il s’agit là d’une décision personnelle «afin d’éviter que l’ensemble de la délégation algérienne ne soit sanctionné», tout en rappelant qu’il aurait subi des pressions du SG Kheireddine Barbari, du COA, et de la cheftaine de mission, l’ex-championne Hassiba Boulmerka.

Une information qui a fait réagir Thomas Bach, le président du Comité Olympique International (CIO), en personne. Il s’est entretenu le président du Comité Olympique Algérien (COA), Abderrahmane Hammad, à une heure très tardive de la nuit ou plutôt avancée du matin pour le sommer de trouver une solution. La poussière à peine retombée, on apprenait que les deux nageurs algériens, le porte-drapeau, Amel Melih, et Oussama Sahnoune n’ont pas été inscrits pour concourir dans leur distance respective le 100m nage libre. Deux événements qui dans les faits n’ont rien en commun, mais qui trouvent la même origine : «l’incompétence » et probablement le « copinage ». Le responsable, qui a rempli le formulaire et qui porte plusieurs casquettes,ne maîtrise pas l’anglais, ce qui ne l’a pas empêché de prendre son stylo et tenter de remplir un document dans la langue de Shakespeare.

Sinon, comment expliquer qu’on lâche dans la nature une délégation partie en ordre dispersé, où les responsables ont rejoint la capitale nippone en business et avec un minimum d’escales, alors que les athlètes sont arrivés lessivés à Tokyo, après un périple de plus de 40 heures. De plus, comment accepter le manque d’anticipation face à une situation que personne n’est censée ignorer ? Surtout lorsque dans un passé très récent, elle avait coûté son siège de président du COA à l’inusable Mustapha Berraf qui s’était levé au moment où l’hymne israélien était entonné au championnat du monde de … Judo ?

Sommes-nous condamnés à être toujours pris de court face à des situations que nous pouvons anticiper et donc régler dans la tranquillité la plus absolue, sans être réveillés au petit matin ? Quelle que soit la solution préconisée, l’Algérie du sport doit avoir une ligne de conduite, des process qui lui permettent de rester fidèle à ses constantes, sans pour autant se mettre sous le feu des instances internationales, surtout lorsque les parties adverses y exercent un lobbying très agressif. Lorsqu’on voit comment et à quel niveau le pays a été visé par le «projet Pegasus», il est aisé d’imaginer que les cas de Fethi Nourine vont se multiplier « comme par enchantement » dans d’autres disciplines les années à venir. Les scandales aussi? Devant de telles dérives, on vient à se demander : Quo vadis, sport national ?

-NAZIM BESSOL

 

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