Analyses

Zetchi – Belmadi, un duo qui a rendu sa fierté au foot algérien (Nazim Bessol)

Lorsque le philosophe montre avec son doigt la lune, l’imbécile regarde, dit-on, son doigt. Il en est ainsi pour la déclaration du sélectionneur national, Djamel Belmadi, qui a annoncé lors de son retour de Lusaka pour clore un débat qui n’a que trop duré : « Je suis engagé dans un projet avec mon pays, qui n’est pas seulement celui de Djamel Belmadi. On a un projet commun, et je ne suis juste qu’une partie du projet. Autour de ça, il y a des joueurs et un environnement qui doit être le plus sain et le plus propre possible. Mais, on voit que ce n’est pas ça ».

Ces propos ont vite été interprétés par les négationnistes et comploteurs de tous bords, comme une manière de se détacher ou de se désolidariser de Zetchi Kheïreddine, le président de la FAF, qui a décidé de ne pas briguer un second mandat. Ils ont salé leurs commentaires acerbes par de fausses informations, relayées par les médias coalisés et certains réseaux sociaux. Ils ont chauffé le Tamtam autour de la corde sensible de tout Algérien qui se respecte : le patriotisme avéré du sélectionneur, dont personne ne doit en douter. Or, bien loin de cette cacophonie indescriptible, le duo Zetchi-Belmadi, serein, s’adonnait à un tennis-ballon à Lusaka, à quelques heures du match Zambie- Algérie (3-3). Des photos qui montrent, Ô combien la complicité qui les anime est grande, et combien la joie d’être ensemble est significative.

Ces deux-là parlent le même langage. Ils resteront liés, quelles que soient les circonstances, au « projet commun » de la FAF que le sélectionneur met en exergue, en déclarant « je ne suis juste qu’une partie du projet.» Parce que Belmadi, en signant son contrat avec la fédération et donc avec l’Algérie, a d’abord été séduit par les réformes entamées par la FAF. En professionnel, il avait compris que le projet est d’avenir parce que le football était revenu au centre des débats. Il y avait ce dont tout technicien rêve : un BF dynamique, des académies comme réservoir pour la relève avec une prospection accrue des jeunes catégories, la formation, le perfectionnement, la réhabilitation des compétences, la restructuration du professionnalisme …

Voilà pourquoi, en somme, les paroles de Djamel Belmadi sont lourdes de sens. Autour de ça, a-t-il dit, » il y a des joueurs et un environnement qui doit être le plus sain et le plus propre possible. Mais, on voit que ce n’est pas ça.» Elles sonnent comme un avertissement qui n’a certainement pas échappé aux hautes autorités de l’État. En d’autres termes, pour le sélectionneur national, afin de préserver un des bijoux de notre patrimoine, qui est notre équipe nationale champion d’Afrique, il est plus que nécessaire de préserver le projet global du football national. Et cela, avec ou sans Zetchi, avec ou sans Djamel Belmadi, avec ou sans les menaces de la FIFA, avec ou sans l’autoritarisme du MJS… Et que Dieu préserve notre patrie !

NAZIM BESSOL

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