Au moment où Youcef Atal broie du noir après avoir été broyé par le tribunal médiatico-numérique français et que Badreddine Bouanani traîne son spleen et son blues d’être abonné au banc, tous les voyants sont au vert pour Hichem Boudaoui qui s’éclate avec l’OGC Nice.
En parallèle au psychodrame que vit Atal, assommé par une suspension de sept matches qui n’obéît à aucune logique sportive, le jeune crack est confiné au peu confortable rôle d’intermittent du spectacle. Et c’est un simple euphémisme au vu du très maigre bilan en temps de jeu que présente l’ancien Lillois après 10 journées de Ligue 1.
Badreddine Bouanani n’a, en effet, disputé que 55 minutes seulement en dix apparitions dans le groupe concerné par les matches de championnat. Quatre entrées en jeu seulement de respectivement 12, 21, 16 et 6 minutes pour six rencontres d’où il n’est jamais sorti du banc, comme les deux dernières face à l’Olympique de Marseille et à Clermont Foot. Aussi frustrant que pénalisant en perspective des prochaines échéances qui attendent la sélection nationale, aussi bien en novembre avec les deux rendez-vous en éliminatoires de la Coupe du Monde 2026 face à la Somalie et au Mozambique qu’en janvier-février à l’occasion de la CAN en côte d’Ivoire
6 minutes de moyenne comme temps de jeu !
Il parait, d’ailleurs, clair que s’il continue à ce rythme-là, avec une moyenne de moins de six minutes disputées par journée de Ligue 1, Badreddine Bouanani risquerait fort de suivre le tournoi continental à partir de la Côte d’Azur, bien installé dans son canapé, face à son téléviseur. Tout l’inverse de son coéquipier Hichem Boudaoui qui retrouve un rôle important chez les Aiglons après une entame de saison laborieuse. Le changement d’entraineur lui avait, rappelons-le, été très difficile à vivre parce qu’il avait dû, d’abord, réinterpréter la question de son changement de statut, passant de titulaire indiscutable en fin de saison dernière sous Didier Digard à quatrième choix en début de celle-ci avec Farioli.
L’enfant de Béchar supplante Thuram
Pour le jeune technicien italien, le champion d’Afrique 2019 avec les Verts vient dans la hiérarchie de l’entrejeu derrière Khephren Thuram, Youssouf Ndayishimiye et Morgan Sanson. Mais après avoir débuté la plupart des rencontres sur le banc, Hichem Boudaoui s’est peu à peu affirmé dans le 4-3-3 de l’entraineur niçois en prenant, notamment, part aux six des sept premiers matches. Montant en puissance, l’enfant de Béchar s’est même mué en buteur-sauveur, offrant d’abord la victoire aux siens à Metz le 7 octobre dernier avant de récidiver vendredi soit à Clermont-Ferrand à un quart d’heure du coup de sifflet final en reprenant à bout portant le centre de la gauche de Romain Perraud. De quoi rendre heureux son entraineur.
«Il a été blessé à l’intersaison, et c’est ce qui a cassé sa dynamique. Mais je savais qu’il allait, de nouveau, montrer toutes ses qualités. Je voulais le positionner en numéro 8. C’est quelqu’un d’agressif, très fort dans les duels et dans la surface. C’est tout ce que l’on attend d’un milieu de terrain.
«Il est agressif et fort dans les duels»
Il a beaucoup de qualités, ce qui nous donne beaucoup de solutions. » Affirmait, ainsi, Francesco Farioli à propos Atade celui qui en était vendredi soir à son deuxième but pour sa quatrième titularisation de la saison seulement, la troisième d’affilée. À Metz, Farioli l’avait préféré à Morgan Sanson pour des raisons tactiques. Contre Marseille tout comme face à Clermont-Foot, l’ancien du PAC avait pris la place de Thuram.
Lancé comme relayeur droit dans un milieu de terrain à trois, l’international algérien a beaucoup couru, se projetant notamment quand l’occasion se présente pour offrir des solutions dans la profondeur. Ayant ajouté à sa palette le sens du but, l’Algérien qui prend du volume au fil des semaines de compétition, ne devrait pas tarder à assurer sa place pour la CAN dans le groupe de Djamel Belmadi, surtout s’il continue à s’illustrer et à porter l’OGC Nice, toujours invaincue après dix journées de Ligue 11.
RACHID BELARBI
