Analyses

Une fièvre verte des plus contagieuses

Un phénomène de mode passager ou une tendance qui s’enracine et qui prend de l’ampleur ? Depuis l’amorce par le sélectionneur national d’un nouveau cycle à la tête du Onze national, après la dramatique élimination de la Coupe du monde Qatar-2022, plusieurs jeunes joueurs de talent ont fait le choix de défendre les couleurs nationales. Une première depuis Ryad Boudebouze qui avait opté pour les Verts à 19 ans et qui avait pris part au premier mondial africain, en Afrique du Sud en 2010.

Depuis, les arrivées se sont faites par vagues successives et sont devenues avec le temps relativement circonstancielles. Les deux qualifications, coup sur coup à la Coupe du Monde 2010 et 2014 et le 1/8e de finale disputé au Brésil, a donné plus d’exposition et d’attractivité à la sélection nationale. Tout comme les contre-performances qui ont suivi, avant l’arrivée de Djamel Belmadi en 2018, ont éloigné bon nombre de joueurs qui ont préféré temporiser, réfléchir, lorsqu’ils n’ont pas été carré- ment mis de côté par le nouveau patron des Verts.

Mais, la nouvelle et talentueuse vague verte, cette jeune génération composée des Aït-Nouri, Gouiri (23 ans), Chaïbi (20 ans), Bouanani (18 ans)… qui formera dans les mois et années à venir l’ossature de l’équipe nationale, veut, elle aussi, marquer son passage, de la même manière que celles qui se sont succédé. Et le choix est presque devenu « plus facile » pour elle, dans une Europe qui se referme de jour en jour sur elle-
même et où le racisme est en train de s’affirmer publiquement comme une nouvelle idéologie dominante.

Le retour vers la terre des ancêtres, par conviction et choix assumés, est certai- nement lié au projet proposé par le sélectionneur national, Djamel Belmadi, qui ne manque aucune occasion de le rappeler. Il est aussi dû sans nul doute à une certaine prise de conscience de ses joueurs d’une triste et dure réalité réservée encore aux enfants d’émigrés : On a beau s’appeler Karim Benzema, joueur dans l’un des meilleurs clubs du monde si ce n’est le meilleur, être détenteur du Ballon d’or, enchaîner les performances et collectionner les trophées et ne pas être retenu en sélection. L’absence prolongée du « craque » de la sélection de Didier Deschamps et le traitement qui lui a été réservé, lors de la dernière Coupe du monde, donne à réfléchir.

En plus de venir grossir les rangs de la sélection nationale, avec l’objectif ultime de gagner des titres et marquer l’histoire, la nouvelle vague fait la promotion du pays, de son équipe et travaille à rallier les potes, les coéquipiers et tous ceux qui portent un S12. Ainsi, le dernier arrivé, Yasser Larouci, titille via Instagram son ami, Michael Olise (il peut jouer pour l’Algérie, la France, l’Angle- terre et le Nigéria). De bon augure pour les prochaines échéances et une sacrée reconnaissance pour les plus anciens qui ont creusé le sillon en espérant que d’autres suivront…

– LAFORDASSE

 

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