Analyses

Dégraisser le mammouth et prendre exemple sur le Paradou ! (AB. Lahouari)

Un journaliste lors d’une émission sur le plateau d’El Hayat – TV a posé la question majeure qui détermine totalement la situation financière du football professionnel et par ricochet, le football amateur. Il a demandé tout simplement et avec beaucoup de sérénité si les dirigeants actuels accepteraient de mettre leur argent dans un club. La réponse a été dans le silence gêné et significatif des présents. Ils savaient mais ils n’osaient pas continuer plus loin. Et toc sur le bec du canard.

Cette interrogation n’est pas sans rappeler (tout est relatif) la réponse d’un directeur de journal de la place, du temps du Parti unique, à qui des journalistes avaient demandé des améliorations dans le traitement des informations. La réponse du directeur a été sans équivoque : « Vous voyez, leur dit-il, ce téléphone à quatre chiffres, tous les matins, il sonne et vous êtes félicités pour le journal du jour. Croyez-moi, le jour où il sonnera pour me dire l’inverse, je comprendrai qu’il faudra apporter des changements ».

Pour revenir, au football, le Premier ministre, Mouloud Hamrouche, avait entamé des réformes dans le secteur du sport et désengagé les Sociétés nationales qui avaient pris en charge les clubs de la nationale « Une ». Elles étaient déficitaires, avait -on dit, et les clubs avaient retrouvé leurs anciens statuts, à la grande joie des anciens dirigeants qui avaient été évincés. On sait ce qu’il est advenu par la suite avec la situation dramatique qu’a traversé notre pays. A partir des années 2000, une nouvelle race de dirigeants avait alors instauré le professionnalisme avec comme mot d’ordre : « Enrichissez-vous, c’est l’État qui régale ».

Ce bref retour en arrière n’est pas innocent, tout comme les sit-in des supporters qui fleurissent un peu partout, alors que leurs clubs sont en faillite et vivent à crédit. La Ligue Professionnelle de Football (LFP), présidée par Abdelkrim Medouar, a annoncé la mise sur pied d’un énième Comité de réflexion sur le football professionnel. Or, à ne pas en douter, le rapport va terminer dans un placard parce que la solution est ailleurs. Et si décision il y a, elle ne sera plus cette fois-ci politique, mais économique. Pour dégraisser le mammouth, il faut se souvenir de ce directeur de journal et prendre comme exemple le club du Paradou. La planche de salut !

LAHOUARI

 

 

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