Lois du jeux

 Les bacheliers du Paradou et de l’académie El-Ankaoui ( Nazim Bessol)

Un esprit sain dans un corps sain, une formule qui ne trouve que peu de la place dans le sport moderne et le football business. Si au siècle passé certains de nos internationaux ou meilleurs joueurs du championnat, à l’image de Ali Fergani (architecte), Mouldi Aissaoui (dentiste), Benmessaoud, Bachi (docteurs), Koussim (avocat), arrivaient à associer le sport de haut niveau et études supérieurs, la tendance s’est complètement inversée au fil du temps. Les nouvelles exigences de l’industrie du football, même si elle reste à un niveau embryonnaire chez nous, ont pris le pas sur les études.
De moins en moins de « footballeurs intellectuels », comme on aime les désigner avec une forme de dérision, arrivent à se montrer aussi habiles avec un stylo et un ballon en même temps. Pire, une nouvelle espèce de dirigeants aux cursus scolaires très pauvres ont réussi à s’accaparer des affaires du football. Sans verser dans l’invective ou la stigmatisation, lorsque des clubs aussi prestigieux que le Mouloudia d’Alger, la JS Kabylie, le MC Oran, CS Constantine, l’USM Annaba… passent entre les mains de dirigeants allergiques au stylo et à toute forme d’expression écrite ou de projet couché sur du papier, le résultat ne peut être autre que l’amère réalité de notre football.
Le nivellement par le bas est l’une des principales causes de la déliquescence de notre football et notre sport en général. Aux brillants avocats, médecins et autres cadres… passionnés et dévoués, conscients de la responsabilité qui leur incombe dans l’éducation par le sport du citoyen de demain, a succédé une vague de marchands à la petite semaine, prêts à tout, absolument tout pour accumuler du capital et un patrimoine à vitesse grand « V ». Ils ont embarqué dans leur galère des milliers de jeunes, qui viendront remplir les plateaux télé et les salles de rédaction pour revenir sur une carrière achevée sans le sou, sans couverture sociale et sans retraite.
Aux antipodes de cet environnement, le Paradou AC a choisi de travailler autrement, il continue jour après jour de montrer la voie. Un chemin que tout le monde souhaite, officiellement, emprunter. Avec dix joueurs inscrits aux examens du BAC, cette saison, à l’image Adam Zorgane, bachelier qui vient de rejoindre la formation belge de Charleroi pour 4 ans, Titlaoui (17 ans) que le club a refusé d’aligner chez les séniors à cause du bac et qui vient de rejoindre les U20 au Caire, l’académie El-Ankaoui du Paradou AC peut se targuer de former plus que des joueurs… Des citoyens de demain que l’on ne peut que féliciter, tout comme on ne peut que féliciter les frères Zetchi qui placent l’éducation et le sport au centre de leur politique.

NAZIM BESSOL

 

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