Portraits

LA VITESSE ET LA RUSE

Saïfi Rafik

Il a été le successeur de Bencheikh Ali au sein du Mouloudia d’Alger et ce n’est pas rien. Spectaculaire au milieu du terrain, il était également un renard des surfaces, très efficace.

Il figure dans le top 10 des meilleurs buteurs des Verts, avec 18 «pions» Comme tous les enfants algériens, Rafik a joué sur les terrains vagues avant d’entamer sa carrière de footballeur au sein du club de Régionale de la cité de Bab Ezzouar (banlieue-Est d’Alger) où habitaient ses parents. Contacté par les dirigeants de l’équipe de Mecheria (extrême sud du pays) qui évolue en D2, il quitte la capitale pour y passer une saison. Le temps de s’aguerrir puis il retourne au bercail et signe une licence en D2 à Khemis El Khechna (Centre d’Alger), alors sous la direction de Rachid Hebbache dit «Bambino», un ancien joueur du Nasr Hussein Dey. Repéré par l’entraîneur du Mouloudia d’Alger, Younes Ifticene, lors d’un match contre le Nasr Hussein Dey au stade Zioui, il se voit offrir son premier contrat professionnel et une occasion unique de jouer dans l’un des plus grands clubs algériens. Durant la première saison, il séduit par ses dribbles déroutants et par son intelligence de jeu, mais il manque encore de percussion et on ne le verra pas souvent porter le maillot des Rouge et Vert. «Il y avait trop de déchets dans son jeu et il n’arrivait pas à séduire le public, très exigeant du Mouloudia, encore sous le charme de Ali Bencheikh», se souvient Omar, un ancien supporter. Puis la saison suivante, ce fut la métamorphose. Son jeu prend du volume. Il s’impose alors en stratège, au milieu du terrain et remplit de bonheur, ceux qui se rendaient régulièrement dans le temple du stade du 5-Juillet.

 Vingt ans après

Durant trois années, il comble les supporters algérois par un titre national qu’ils attendent depuis vingt ans (1999). Artisan de ce succès, ses prestations, durant toute la saison, font de lui l’homme de l’année et c’est tout naturellement qu’il est appelé en équipe nationale. «Il possède un tempérament de gagneur. Un joueur, toujours en mouvement et qui évolue dans l’imprévisibilité. De passeur, il peut exploiter les erreurs défensives pour se transformer en buteur. Il a été très utile et percutant en équipe nationale», souligne l’ex-sélectionneur, Rabah Saâdane, qui en a fait un cadre durant la campagne de la CAN et du Mondial 2010. Impulsif, il l’était aussi. En témoigne cette agression contre une journaliste qui lui a valu une amende de 3 000 Francs suisses par la FIFA, en Afrique du Sud. N’ayant plus rien à prouver en Algérie, de nouvelles perspectives s’ouvrent à lui. Sollicité par les dirigeants de Troyes, nouveau pensionnaire de D1 en France – le club qui avait accueilli durant les années 1950, Bentifour et Kherroum, il répond par l’affirmative tout comme son compatriote Ghazi. Il réalise deux superbes saisons et marque des buts splendides. Après deux années passées au stade de l’Aube, il commence à partir de 2005 un périple à travers plusieurs clubs dont Lorient (D1- France) où il effectue son meilleur passage. Chez les Merlus, il est adulé et les supporters le soutiennent même contre la direction du club pour une histoire financière. En 2012, il effectue une dernière pige avec Amiens. Hasard ou coïncidence, il tire sa révérence au stade de l’Aube, à Troyes, là, où il a débuté sa carrière professionnelle.

–  AB. LAHOUARI 

 

 

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